Dossier OGM / 2ème partie / Les OGM sont-ils sains pour l’Homme et l’environnement ?

Cet article fait suite à celui ci publié fin janvier 2014.

Simple anecdote, sans doute révélatrice, les employés de Monsanto (1er producteur d’OGM mondial) ont demandé l’interdiction des produits OGM dans leur cantine. La question est donc de savoir s’ils ont la connaissance des véritables impactes des OGM sur l’homme ?

Le fait est qu’il y a peu d’études sur ce sujet, la seule étant allé au delà des 90 jours est celle du Professeur Séralini, introduite par le Nouvel Obs, l’article ayant même fait la une du magazine du 20 au 26 septembre 2012.

Pour les plus sceptiques, qui ont lu que cette étude était de la pure fumisterie, voici un petit dessin de Creseveur résumant, à  nos yeux, bien la situation :

Oui, des rats ont reçu un régime à base de maïs OGM, un autre groupe avec du maïs OGM plus de l’herbicide de synthèse* Roundup, un autre groupe avec l’herbicide et du maïs non OGM et un groupe témoin ne prenant ni OGM ni témoin.

Après 90 jours, car en deça; les tumeurs et excroissances dues entre autres à l’ingestion de produits OGM et /ou de produits ayant reçu de l’herbicide Roundup, ne sont pas visibles, les rats développaient des signes et symptômes d’empoisonnement, de douleurs ainqi que de déséquilibre.

Extrait de l’article : « Pour le professeur au 13^ème mois, c’est l’explosion des tumeurs palpables… »

S’il est difficile de répondre à la question : les OGM sont-ils sains pour l’homme, nous nous attacherons maintenant à  l’impact environnemental de ce type de culture, vous ferez donc vous mêmes le rapprochement avec ce que vous ingérez et les résidus de tous les produits épandus dans les champs.

Je pense aussi que tout simplement le principe de précaution aurait dû être appliqué depuis le début. Bon, il vaut mieux tard que jamais.

*Herbicide de synthèse: Solutions chimique synthétique* tuant l’herbe, le maïs résiste quant à lui à ces épandages.

*Synthétique : Une matière synthétique est une matière obtenue par synthèse de composés chimiques. Ces composés chimiques viennent presque exclusivement d’hydrocarbures ou plus récemment mais dans une moindre mesure d’amidon d’origine végétale.

Le but primaire des OGM était d’avoir des semences (graines) et des plantes résistantes à certains insectes, champignons et surtout résister à des herbicides, des pesticides, des fongicides.

Certaines plantes OGM sécrétant elles-mêmes leur propre herbicide donc vous venez à ingérer ces herbicides ou autre.

Je pense que cette description est la plus claire que j’ai pu trouver pour résumer les éléments de réflexions sur l’impact environnemental de leur culture:

“- Introduire un gène dans une plante pour la rendre résistante à un parasite peut présenter le grand intéret de ne plus avoir à utiliser des pesticides, tant au niveau agricole qu’environnemental. L’expérience montre qu’il en est autrement

1) On observe, avec les OGM, de la même façon qu’avec un usage systématique (et donc abusif) des antibiotiques, une mutation des germes. Ainsi, au lieu de résister au parasite d’origine, la plante subit la mutation de ce dernier qui lui résiste à son tour.

2) Tout est à refaire, sauf que là, il n’existe plus dans la nature de gènes pour lutter contre le parasite, devenu résistant. Le danger est tel que ceux qui mettent ces OGM sur le marché demandent aux agriculteurs de semer une partie en graines non modifiées pour contenir, si possible, les mutations du parasite.

3) En introduisant un gène capable de synthétiser un pesticide, non seulement on modifie l’écologie interne du végétal, qui ne correspond plus à sa nature, mais on nous amène à consommer ce pesticide…

– Introduire un gène dans une plante pour la rendre résistante à un désherbant permet de répandre ce désherbant sans précautions pour la plante. Intérêt évident pour le fournisseur d’OGM qui est, justement, aussi celui du désherbant correspondant au gène introduit. Quant au consommateur, il ingurgitera une plante gorgée de désherbant… 

– Introduire un gène dans une plante crée de toute pièce une nouvelle variété. Plutôt que d’« enrichir la biodiversité », c’est l’inverse qui se produit: les variétés naturelles, n’étant plus cultivées, tendront à disparaître, au profit des OGM
(c’est d’ailleurs le but commercial des fournisseurs d’OGM).

– Lorsqu’un gène est introduit dans une plante, son pollen est disséminé par le vent et les insectes. Grand est ce risque de perdre tout contrôle sur le gène introduit. “

Les cultures d’ OGM, sont totalement dépendantes aux herbicides, fongicides*, insecticides*, engrais de synthèse, irrigation (des milliers de m3  d’eau sont pompés des rivières et nappes phréatiques, l’agriculture pompe plus de 60% de la consommation d’eau dans les pays dits “développés”20% pour l’industrie et 10% pour les villes environ) etc…

Claude Bourguignon dit que l’Homme ne fait plus d’agriculture il fait de la “gestion de pathologie végétale” .

“Avant les consommateurs mangeaient très peu de pesticides car ceux-ci étaient épandus sur les enveloppes extérieures des grains ou des fruits et les traitements étaient interdits dans les trente jours précèdent la récolte. Avec les plantes OGM, les insecticides sont présents dans chaque cellule des plantes, ils représentent des quantités qui sont 10 000 à 100 000 fois supérieures par hectare, par rapport aux insecticides traditionnels et les consommateurs en absorberont beaucoup plus. Avec les OGM, la diversité…industrielle et chimique aura définitivement remplacé la diversité du vivant.”

Sur le schéma ci-dessous, nous pouvons observer, la masse en livres (pounds) d’herbicides et insecticides en constante évolution répandue sur des champs d’OGM lors des treize premières années d’utilisation.

 

Image extraite du livre : « Impacts of Genetically Engineered Crops on Pesticide Use : The First Thirteen Years », novembre 2009, Charles Benbrook,

La conséquence de l’épandage de ces produits, tueurs de papillons, abeilles et autres insectes, d’herbes et de champignons est que les sols sont biologiquement morts et deviennent imperméables, l’eau des pluies ne pouvant plus pénétrer ruisselle en surface et va gonfler le lit des rivières ce gonflement est en très grande partie à l’origine des inondations. Un labour profond et répété sans culture de couvert ou engrais verts entraîne un dégagement massif de CO₂ dans l’air.

L’Humus ne peut se former sans carbone, sans eau, sans air, sans vie…

Le carbone est un élément ayant donné l’adjectif qualitatif (et non quantitatif) « organique », tout ce qui contient du carbone est organique.

En anglais un produit « bio » est un produit « organic »

Les sols des champs OGM n’ont plus d’Humus* et de matière organique (ou très peu). Nous pouvons les considérer comme mort ou à l’agonie. Ces cultures, entre autres ainsi que la déforestation, sont à l’origine de la désertification des sols. Sans sol, nous ne pourrons pas vivre longtemps. Certes il y a la culture hors-sol (qui est elle aussi très dépendante de l’irrigation et de la chimie), mais avez vous déjà gouté une tomate ou une fraise cultivées en hors-sol avec du goût et sans résidus de pesticides ?

Attention, il existe des pesticides, fongicides et insecticides bios et ne détruisant pas tout autour d’eux. Par exemple la coccinelle peut être considérée comme un insecticide puisqu’elle se nourrit de pucerons, les canards de molluscicide* car ils mangent des mollusques comme les limaces, les poules mangent les larves et les mouches adultes ainsi que certains mollusques.

Sources:

Le Sol, la Terre et les Champs, Claude et Lydia Bourguignon

http://www.infogm.org/spip.php?article4236

http://biogassendi.perso.sfr.fr/editobiofr7.htm

 

*Fongicides de synthèse : Solution chimique synthétique tuant les champignons  

*Insecticides de synthèse : Solution chimique synthétique tuant les insectes

*Molluscicide de synthèse : Solution chimique synthétique tuant les mollusques